30.7.15

Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes



Genre : anticipation
Année de publication : 1966 
(adaptation en roman d'une nouvelle du même auteur)
Édition : J'ai lu
Nombre de page : 256

Quatrième de couverture : Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr. Nemur et du Dr. Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l’extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d'un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l'état de bête.

Mon avis : Déjà, c'est probablement la pire quatrième de couverture qui n'ait jamais été écrite que celle-ci. Le roman est écrit sous la forme de comptes rendus rédigés par Charlie lui-même, tout est alors entièrement centré sur ce personnage, dont l'histoire d'amour est certes importante mais pas autant qu'on le laisse entendre ; ce n'est absolument pas un roman à l'eau de rose, c'est une tragédie. Celle d'un homme qui découvre ce que sont les capacités de réflexion et d'apprentissage, qui parvient à se remémorer son passé, qu'il ne pouvait garder en mémoire dans son état d'hébétude antérieur, qui va découvrir le monde et ceux qu'il pensait être des amis sous un angle bien différent, mais avec toujours énormément d'humanité, de compassion, d'altruisme. Son quotient intellectuel va grimper bien au-delà de celui des hommes qui l'ont opéré et puis redescendre vertigineusement pour probablement tomber plus bas encore qu'il ne l'était avant l'opération. Mais de là à parler d'un retour "à l'état de bête" comme sur la quatrième de couverture, c'est indigne de quiconque a pu lire le livre, dans lequel Charlie ne supporte pas l'idée de n'avoir pas été considéré comme un être humain avant l'opération.
Même sans avoir lu ce résumé on se doute que les effets de l'opération ne seront pas permanents, on sait qu'une menace plane et que les conséquences peuvent être terribles pour l'ensemble des personnages – tant pour Charlie qui perdra ses facultés (mais cèdera de nouveau la place à l'ancien Charlie avec qui il se sent partager corps et esprit), que pour Alice qui perdra son ami et amant, et pour les scientifiques ayant opéré et suivi Charlie et voient leur génie se détériorer et régresser comme Algernon avant lui.
C'est un roman douloureux. Il y a la compréhension des agissements des "amis" de Charlie par celui-ci qui brisent le cœur ; il m'a été aussi dur de lire ces passages que de regarder Edward aux mains d'argent (comble de la méchanceté humaine envers un individu considéré comme différent). Et cette attente fatidique du déclin, cette appréhension continuelle.
Voilà très longtemps qu'il était dans ma pile de livres à lire comme œuvre majeure de science-fiction, très longtemps que je sais que c'est un trésor qu'il faut avoir lu une fois dans sa vie. Et je suis très contente de l'avoir enfin fait et de pouvoir vous dire que c'est en effet un incontournable que je ne peux que vous conseiller mille fois.

2 commentaires:

  1. Je l'avais lu en anglais et même comme ça, en ne comprenant pas tout, je l'avais trouvé très touchant ce livre. Et surtout il m'a marqué pour longtemps. L'impuissance du personnage principal face au déclin de ses capacités est très très poignante... Un excellent livre !

    J'espère que tu vas bien Laura, bisou.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le début, avec l'orthographe démoniaque, doit être incroyablement dur à comprendre en VO ! Oui, je crois que c'est un de ces livres qu'on n'oublie pas.
      Tout va bien, merci :)
      Malgré le changement radical de vie, ça gère ! (manque juste de temps pour lire en fait...)

      Supprimer