16.5.15

4 mois de vie pour les petits


Âge réel : 4 mois
Âge corrigé : 2 mois et demi

Hippolyte : 47,5cm et 2,850kg
Lancelin : 59cm et 5,350kg

Santé :
Malgré le rhume que leur père à traîné une bonne semaine, Prince Triton et Sire Crapaud ne sont toujours pas tombé malade, pourtant il y a des jours où j'oublie de leur donner leur complémentation en fer et leurs vitamines (mauvaise mère mais bébés costauds).
L'hernie inguinale du Triton nous aura valu deux balades aux urgences de l'hôpital pédiatrique mais elle ressort moins ces derniers temps, ou bien nous la faisons fuir à coups de bain chaud relaxant (à condition qu'il ne s'énerve pas aux moments du séchage et de l'habillage...), et de paracétamol.
On a emmené les garçons voir un microkinésithérapeute (qui est aussi ostéopathe), qui les a bien ausculté, a soulagé quelques tensions avec de simples palpation à travers leurs vêtements, visant à libérer leurs corps des traumatismes qu'ils auraient gardé en mémoire (la césarienne un mois et demi avant terme, la séparation des jumeaux avec leurs sorties de l'hôpital décalées de plus d'un mois, le passage de la sonde gastrique au biberon pour le Triton...) ; le microkiné voudra revoir notre petit Triton au mois de juin, mais il pense avoir libéré le Crapaud de ce qui le tourmentait inconsciemment, tout en précisant que ce dernier était un enfant sensible, émotif (et qui aurait peut-être tendance à "trop" le devenir).

Comportement :
Notre Crapaud fait ses nuits depuis plus d'une semaine ! Il dort de 20h à 06h, c'est merveilleux ! Il ne nous reste plus qu'à nous lever toutes les quatre heures pour répondre aux appels du Triton, qui a encore beaucoup de mal à boire ses biberons correctement (bien qu'il y ait du mieux, indéniablement).
Les garçons sourient pour de vrai tous les deux : chez le Triton ce ne sont encore que de rares amorces, mais chez le Crapaud les sourires vont bon train, avec masse gazouillis et "areuh" et "babouuuu" et "nguiiiiii" et autres sons inretranscriptibles (pardonnez le néologisme douteux).
Ils comprennent tous les deux que s'ils tapent dans leur mobile (auquel j'ai dû ajouter des grelots), ils le font bouger eux-mêmes, et puis que c'est trop cool alors on peut y passer des heures. Et le Crapaud semble avoir récemment découvert ses mains (ça paraît dingue, mais ils ne savent pas encore qu'ils ont des pieds et des mains qu'ils peuvent mouvoir consciemment : le bébé humain peut à bien des égards paraître limité quand même...)

Alimentation :
Le début du mois de mai à marqué la fin de mon allaitement. Prince Triton semblait refuser d'autant plus ses biberons qu'ils étaient préparés avec mon lait (on alternait jusque-là lait maternel et lait en poudre), et Sire Crapaud faisait de plus en plus de petites crises de refus du sein ; alors j'ai arrêté de tirer mon lait pour le tout petit et donné le sein au tout dodu en fin de biberon, en guise de dessert si ça lui disait. Et ça s'est gentiment tari.
Sauf qu'en fait non. Le Crapaud retournerait bien au sein de temps en temps (il arrive encore à en tirer quelques gouttes parfois) et le Triton s'y essaie avec ardeur et ne crache plus sur mon lait s'il vient directement du sein. Alors je tente la périlleuse entreprise de la relactation. Je n'ai presque plus de lait, j'ai retrouvé mon 75A, mes deux seins réunis ne donnent plus que 30ml de lait là où ils en ont donné jusqu'à 240, mais il paraît qu'avec persévérance on peut retrouver une bonne lactation après une pause ; certaines femmes ne vivant pas de grossesse arrivent quand même à produire du lait pour leur enfant adopté, alors pourquoi ne pourrais-je pas relancer la machine ?

Derrière cette envie de m'y remettre alors que je n'ai arrêté d'allaiter pour de vrai qu'une petite semaine (ce qui suffit à stopper presque toute production de lait ; le Crapaud ne tétait plus qu'une fois par jour, et des quantités infimes avant ou après un gros biberon), il n'y a pas seulement cette éternelle idée de leur donner le meilleur lait possible, blindé d'anticorps avec des goûts qui varient en fonction de ce que j'ai mangé (éveil gustatif bonjour).
Il y a l'aspect pratique du sein qu'on peut donner partout et n'importe quand (ou presque) et qui contient toujours du lait chaud (le Triton le refuse à température ambiante...), antibactérien (un biberon de lait en poudre ne doit pas être préparé plus de 30 minutes avant d'être bu sinon les bactéries prolifèrent, tout ça tout ça), et pouvant servir tant de boisson que de nourriture (le premier lait à venir est avant tout flotteux, il désaltère le petit qui s'arrête rapidement s'il n'a pas faim ; celui qui vient ensuite est très crémeux et nourrissant).
Il y a aussi l'aspect économique : le lait en poudre, ça coûte un bras ! Je ne compte pas allaiter exclusivement au sein les deux bébés (quoique si j'y parvenais ce serait le truc le plus génial du monde !), mais ne serait-ce que réduire de moitié les dépenses liées au lait artificiel serait un soulagement pour le compte en banque. Surtout que notre Triton en est toujours au lait spécial pour prématurés, qui coûte plus de deux fois plus cher qu'un lait en poudre "normal".
Mais derrière tout ça il y a le simple fait qu'il est hors de question que j'arrête d'allaiter. Quand ça a commencé à se tarir je me suis dit que c'était normal, qu'ils voulaient se sevrer tout seuls, que presque quatre mois c'était déjà pas mal, que je pourrais boire de nouveau un verre de vin blanc de temps en temps, et arrêter de porter ces putains de brassières d'allaitement et ces emmerdeurs de coussinets absorbants permettant d'éviter les fuites de lait mais qui me font sentir le fromage de chèvre toute la journée... malgré tout ça restait un malaise. Au moment de donner le sein à Sire Crapaud, pour lui faire plaisir plus que pour le nourrir, j'étais triste, infiniment triste : mon grand garçon, roi de la tétée en toutes circonstances, dans les plus improbables des positions, des situations, j'allais arrêter définitivement de lui donner le sein parce qu'il l'avait renié quelques fois et que j'avais naïvement (voire lâchement) baissé les bras ? Stupide. C'était stupide. Et ça me brisait le cœur à chaque fois que je me disais : "c'est peut-être sa dernière tétée..." Et Prince Triton, mon incompréhensible et minuscule bébé, que j'ai voulu quelques dernières fois mettre au sein en guise d'adieu et qui a tété comme un chef ? Comment pourrais-je ne pas essayer de faire marche arrière en constatant ça ? Priver mon tout petit de l'allaitement au sein, de l'apaisement que ça peut procurer quand on s'y prend correctement (ce qui n'était pas le cas pour lui avant) ? Le priver des qualités de mon lait, lui qui est né un mois et demi trop tôt, ne pesait que 945g, qui a passé deux mois et demi en néonat', qui a besoin des meilleures défenses disponibles ?

Alors c'est le retour du tire-lait toutes les trois ou quatre heures, en plus des tétées des garçons ; le retour de la torture mammaire à coup de machine démoniaque. En espérant que les quantités de lait tirées augmentent petit à petit et me prouvent qu'à force de persévérance et de volonté je peux y arriver, et qu'enfin je puisse mettre mes fils au sein au moins une fois sur deux (toujours en alternance avec du lait artificiel vu que je ne suis pas une vache laitière non plus) en étant sûre de ne pas les affamer ni l'un ni l'autre.

Je sais d'ores-et-déjà que je ne serais pas capable de faire le deuil de l'allaitement de mes jumeaux s'il se termine en ces circonstances. Et puis je n'ai rien à perdre dans cette tentative de relactation (à part la peau de mes mamelons).

A côté de ça, le pédiatre m'a dit qu'on pouvait commencer la diversification alimentaire pour le Crapaud, à coups d'une cuiller par jour de purée de légume pendant une semaine, puis plus la semaine suivante, puis plus encore celle d'après... Mais aussi tentant que ce soit (j'ai vraiment hâte que les garçons commencent à manger des aliments solides), je ne commencerai pas cette diversification maintenant. Voire pire que ça : je ne la commencerai jamais. D'un côté on conseille de commencer tôt (vers 4 mois) la diversification alimentaire pour éviter des risques d'allergie ; d'un autre côté on conseille de la reculer un petit peu (vers 6 mois) pour les mêmes raisons. C'est une blague ? Avec Qwenn, je crois qu'on va choisir la troisième option : les garçons commenceront à manger lorsqu'ils en seront capables. Ça s'appelle simplement la diversification menée par l'enfant (DME). Je vous en reparlerai sûrement plus tard, parce que c'est quelque chose qui me tient à cœur depuis longtemps mais que j'étais complètement en train d'occulter : les projets que j'avais pour mon enfant avant de tomber enceinte se sont vus tellement bouleversés par la gémellité, l'hôpital, les soucis de santé du Triton, etc. que les garçons dorment toujours dans un lit à barreaux (bientôt les matelas au sol, ce n'est plus qu'une question de temps), que je cherche à leur faire lever la tête quand ils sont sur le ventre (et la motricité libre dans tout ça ?) et essaie de leur faire tenir un hochet en leur ouvrant la main et la refermant dessus. J'ai paumé tous mes principes. Alors chaque jour devient une lutte contre l'envie de les forcer à "mieux" faire et on va au devant de la pire de ces luttes en se lançant (dans au moins 2 mois encore) dans la diversification alimentaire menée par l'enfant.


6 commentaires:

  1. Toujours aussi mignons tes petits princes! et mon conseil pour arrêter l'allaitement le meilleur moment c'est quand tu en auras envie :) Bise.

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    1. C'est ce que je pense aussi ; et en l'occurrence je n'en ai pas envie du tout ^^

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  2. Ha ça, l'arrêt et le deuil de l'allaitement, c'est aussi quelque chose hein...
    Mais courage, tu fais tout avec l'intuition d'une maman qui veut le meilleur pour ses bébés.
    Courage ♥

    Et ils sont de plus en plus beaux !

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    1. Le meilleur, le meilleur... des fois je les ferais bien passer par le vide-ordure !

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  3. ils sont superbes tes loulous :)

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