11.3.15

Mars, l'éternel renouveau


Voilà plusieurs années, depuis le lycée je crois, que je suis éprise du mois de mars. C'est drôle mais plus que tous les autres mois de l'année je trouve que mars a une odeur, un caractère, comme s'il y avait dans l'air une ambiance presque palpable. Quand je sors dehors en mars, qu'il fasse beau ou mauvais temps, j'ai l'impression d'être au coeur de la saison idéale, comme s'il ne devait pas y avoir d'autre mois, que mars devrait être le seul à "être". En grande contradiction avec mon amour de l'été. Mais je ne cherche plus à expliquer mes entichements, je les accepte sans plus me poser de question. Je vénère le mois de mars et puis voilà.

Alors quand j'ai calculé la date du terme de ma grossesse et qu'il s'avérait que les jumeaux seraient des enfants de mars, j'étais toute en joie ! Bon, ils ont dû être extraits de ma bidoche un mois et demi avant terme, ça a foutu mon truc en l'air. Mais comme Sire Crapaud a pu quitter l'hôpital le dernier jour de février, Qwenn et moi sommes véritablement parents à temps plein depuis début mars ; et puis je ne voudrais pas trop m'avancer, mais avec les progrès fulgurants de Prince Triton ces derniers jours, j'ai bon espoir de le voir nous rejoindre avant avril.

Comme les garçons sont prématurés, on devra parler en âge corrigé notamment sur le plan du développement. Disons que s'ils sont nés le 16 janvier, la date de terme de la grossesse étant pourtant le 04 mars, on fera comme si ils étaient nés ce dernier jour. A presque deux mois, mes fils doivent être considérés comme des bébés de seulement une semaine.
On va bientôt pouvoir oublier cette période d'hospitalisation. Sire Crapaud est à la maison depuis plus de dix jours, il mange, il dort, il braille : un nourrisson quoi. Prince Triton a arraché sa sonde gastrique hier matin et les infirmières ne la lui ont pas reposée, avec les médecins ils ont décidé de lui faire confiance étant donné qu'il boit presque la totalité de ses rations de lait au biberon. Oui, il y a quelques jours j'ai décidé d'abandonner l'allaitement au sein avec le Triton ; il positionne mal sa langue, s'énerve comme un diable parce qu'il n'arrive pas à prendre le sein, s'épuise et se frustre... ce sera allaitement maternel au biberon pour le plus petit de mes trésors (ça ne change pas grand chose à part que je reste abonnée au tire-lait pour encore dix bons mois...) Hier j'ai donc vu mon fils sans rien sur le visage pour la première fois : jamais, même le jour de la naissance, je n'avais vu le visage du Triton entièrement dégagé, sans lange pour le cacher, sans sonde, sans scotch, sans masque. Et cet enfant me fascine chaque jour plus. J'ai tellement hâte que son frère et lui soient réunis. Pour de vrai. Chez nous. Dans nos bras. Il ne reste plus au Prince Triton qu'à réguler correctement sa température et l'hôpital ne va pas avoir d'autre choix que de nous le rendre, il n'aura plus rien à faire là-bas : depuis une semaine il n'est plus en incubateur mais en lit chauffant, qui chauffe chaque jour moins, bientôt il sera en lit tout simple, juste comme à la maison.

Vous imaginez qu'avec un Crapaud à la maison et un Qwenn au travail, il n'est pas facile de s'organiser. Il faut nourrir le petit au sein toutes les trois heures (de jour comme de nuit, évidemment), ce qui prend à peu près une heure, tirer du lait ensuite pour lui préparer deux biberons qui lui sont donnés par ses grands-mères (qui le gardent à tour de rôle en prenant des jours de congé) alors que je vais passer plusieurs heures à l'hôpital avec son frangin, il faut réorganiser l'appartement que j'ai laissé tomber trop longtemps, tout re-ranger correctement, tout bien tenir propre (on déconne pas avec des chérubins à la maison) y compris le petiot qu'il faut changer à chaque tétée... Voilà pourquoi j'ai tant tardé à donner des nouvelles, et pourquoi il n'y aura pas d'article "février cinéma" (je n'ai pu regarder en tout et pour tout que le premier épisode de la dernière saison d'American Horror Story : imaginez ma détresse cinématographique).

Je n'ai même pas le temps de terminer correctement cet article (du coup son titre fait un peu tache, j'ai peu parlé du mois de mars... tant pis) ; je dois présenter un appartement correct à la puéricultrice de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) qui va passer dans une heure pour ausculter, peser et mesurer mon Crapaud.


10 commentaires:

  1. Je suis content d'avoir de tes nouvelles, et d'apprendre que les petits vont bien. C'est rassurant, et très encourageant. J'espère que ton rendez-vous avec la puéricultrice va bien se passer également.

    D'accord avec toi au sujet du mois de mars. J'ai tendance à lui trouver quelque chose de rafraîchissant et de particulier. Mais je pourrais dire la même chose d'avril et de mai à la réflexion, j'adore le printemps et j'aimerais qu'il dure toute l'année.

    Des bisous !

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    1. Le rendez-vous s'est bien passé ; on a pesé la bête (qui a pissé sur la balance de la dame...) et il a bien pris. Je suis une bonne nourricière ^^

      Peut-être que je trouve moins de charme à avril et mai parce que mars est déjà passé par là ; comme s'il était le précurseur du printemps et qu'il était donc plus important. Dur de mettre des mots sur des impressions aussi bizarres...

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    1. Merci !
      Les mômes me demandent du courage mais m'en donnent aussi plein :)

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  3. Que de nouvelles ! Que d'organisation ! Quelle joie !
    Même si tu as l'air de vivre à cent à l'heure tu as surtout l'air d'être heureuse et épanouie et surtout... maman.
    Félicitations ma belle et vivement que les deux têtards se retrouvent ensemble ;)

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    1. Oui, finalement, malgré l'hôpital, les nerfs en pelote et la fatigue, j'suis quand même hyper jouasse XD

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  4. Je crois que tu n'as pas reçu mon dernier commentaire *triste*

    Je disais que je pensais à toi dernièrement et que ça faisait du bien d'avoir te tes nouvelles et de tes fils. Le mois de mars est le joli mois, je peux comprendre le rêve d'avoir voulu des enfants de ce mois de renouveau, printanier et aussi d'anniversaire de rencontre. Si je devais choisir un seul mois de l'année je pense comme toi que ça serait mars... avant je disais que j'étais une fille de l'été car j'avais toujours vécu sur mes îles mais depuis que je suis en France Métropolitaine j'adore le printemps et l'automne car elles sont entre chaleur et froid puis j'adore quand il fait bon mais un peu frais. Mais j'apprécie quand même les journées d'été.

    J'ai hâte que ces aller-retours à l'hôpital ne soit plus qu'un souvenir à narrer lorsque tu raconteras le début de tout ça. Mais c'est bientôt alors je souris à l'idée de ta petite famille sous le même toit.

    Porte toi bien :)
    Et courage pour prendre tes marques, tes habitudes avec ces deux là à la maison !

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    1. En effet, ton précédent commentaire a dû se perdre dans les méandres d'internet.
      Hippolyte a failli rentrer à la maison lundi soir, mais comme il avait perdu du poids, l'hôpital a préféré le garder encore un peu ; normalement il pourra venir passer 48h chez nous entre jeudi et samedi et retourner à l'hôpital quelques temps si ça ne lui a pas trop réussi, ou à l'inverse, ne même pas rester à l'hôpital après le rendez-vous au moment du retour.
      Les marques et habitudes seront dures à prendre avec ces deux loustics, mais il me tarde vraiment d'affronter ces difficultés plutôt que les présentes.

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  5. Une petite pensée pour toi... :-*

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