9.9.14

Premier trimestre de grossesse : c'est pas si pire, en fin de compte !

Le premier trimestre, le fameux : trimestre des nausées, des poussées d'acné et des fausses-couches. Le bien-aimé, quoi. C'est celui que je redoutais le plus avant de tomber enceinte ; maintenant qu'il est passé, c'est le troisième qui me fiche les chocottes. Parce que finalement, on ne le dit jamais assez : on est toutes différentes et si certaines sont à l'agonie au premier trimestre, d'autres se portent comme des charmes !

Au cours du premier mois, on n'est au courant de rien. Après 7 mois d'essai, j'essayais de me détacher de l'idée de tomber enceinte, pour ne pas être déçue, comme les mois précédents ; ma poitrine gonfle ? comme tous les mois ; j'ai l'impression d'avoir plus de boutons ? ça me fait toujours ça... rien d'autre à signaler, ne nous faisons pas de fausse-joie. Puis un jour j'allais avoir mes règles, alors j'ai eu mal au ventre. Mais mal à tomber dans les pommes, et même à en vomir deux cuillerées à soupe de raviolis – et puis rien. Une fois les raviolis repartis, plus de douleur, mais pas de sang non plus. Alors voilà, le seul et unique vomi de tout mon premier trimestre tient en ce rejet de rien du tout, qui m'a quand même bien mis la puce à l'oreille. On a attendu quelques jours avant de passer au test de grossesse urinaire lambda : et, ô surprise ! c'était positif !

On aurait pu deviner que c'était des jumeaux : y a deux traits rouges !
(ceci est de l'humour, hein, pas de la stupidité)

Deux jours après : prise de sang. Résultat : c'était pas une blague ! Mais le taux d'hormone était tel que j'aurais dû être enceinte de plus d'un mois, ce qui n'était absolument pas le cas. J'ai juste pensé que j'étais détraquée, pas que je produisais presque le double parce que les asticots avaient décidé qu'à deux c'était plus marrant.

Conclusion : le premier mois passe crème. On décide de ne pas y croire et puis on découvre avec stupeur que si, mazette, on est fertiles ! Ça a marché ! Et maintenant...? Va falloir improviser.
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Arrive alors le deuxième mois et la mise en branle des machines médicales et hormonales. J'étais à la fois standardiste et épave.
Rendez-vous chez le médecin, qui prescrit une autre prise de sang (bien vénère et mal piquée, qui balance des hématomes aux creux des deux coudes, qu'on ne peut plus plier ni déplier entièrement pendant deux semaines) pour déceler un maximum de trucs, vérifier que tout va bien et établir une carte de groupe sanguin ! Oui, je suis fière d'avoir ma carte ! C'est que je suis donneur universel moi, les amis, et que c'est super classe ! A côté de ça, je ne peux pas donner mon sang parce qu'il faut faire minimum 50kg, alors ça ne sert strictement à rien d'être O+, mais voilà, j'aime bien.
Ensuite il faut trouver la sage-femme qui vous suit tout au long de la grossesse. Je pensais voir ça directement avec l'hôpital, mais ils ne font aucun suivi de grossesse avant le septième mois : la blague. Mais j'ai fini par trouver quelqu'un de chouette, qui prend en charge le suivi gynécologique, la préparation à la grossesse, et qui en plus propose des séances d'haptonomie ! Hallelujah !
A côté de ça, il reste la trouille de la fausse-couche. J'ai guetté la moindre douleur suspecte et j'ai évité de continuer le "challenge raffermissant" que je m'étais décidé à mener à bien : en même temps, quand on ne peut plus se servir de ses bras, on n'a plus le choix.
Il a aussi fallu prendre rendez-vous pour la première échographie, qui aurait lieu au troisième mois, à l'hôpital cette fois-ci. Échographie très attendue dans la mesure où je ne me sentais absolument pas enceinte.
Les nausées : pas eu droit. L'odorat hypersensible : ça me dit rien. Les fringales : on ne peut pas appeler ça comme ça. L'envie de dormir : ça oui, et pas qu'un peu, de marmotte je suis passée au stade de super marmotte trop vénère. La constipation : j'ai eu peur, mais finalement non. La prise de poids : flagrante, je suis passée de 40,4kg à 40,9kg ! L'acné : dans la mesure où on dirait que j'ai la petite vérole depuis mes 15 ans, non je n'ai pas constaté de différence flagrante. Flatulences, hoquet et autres... : peut-être une tendance à roter plus souvent, mais je n'ai jamais consigné sur papier ma fréquence d'éructation, alors c'est pas facile à dire.
Outre les grosses envies de dormir, la grande plaie de ce second mois de grossesse, c'était la baisse de tension. A partir du moment où je n'étais plus assise, il fallait que je prenne garde à avoir de quoi me poser à côté, parce que j'avais tendance à avoir rapidement la vue qui se brouillait et des vertiges. Pas évident du tout au quotidien. C'est dans ces moments là que j'étais contente de ne pas avoir de travail finalement : j'aurais été une catastrophe au boulot. Bonjour, je suis la fille qui dort et tombe dans les pommes toutes les deux heures, je dois avoir un rendement de malade !
A côté de ça, il faut rappeler que pendant plus de deux semaines au cours de ce mois-là, ma gencive a décrété qu'elle n'aimait pas ma nouvelle dent de sagesse et s'est mise à gonfler et lui passer par-dessus. Pas moyen de manger correctement, plus moyen de dormir, je ne pouvais plus avaler tellement l’inflammation était sévère ; bien que sans infection. Le seul dentiste ayant bien voulu me prendre en "urgence", soit plus d'une semaine après que j'ai commencé à douiller sévère et à chercher partout quelqu'un qui veuille bien me soigner sachant que je n'ai pas le droit aux antibiotiques et autres joyeusetés, il s'est mis à me charcuter la gencive à la roulette, avec une anesthésie locale qui n'a absolument pas fonctionné. Je suis rentrée dans un état pire encore. Mais, une fois cicatrisée, la gencive défoncée a abdiqué, elle a dégonflé sur les côtés et m'a foutu la paix. Ouf. Du coup je mettais cette continuelle impression de n’absolument pas être enceinte sur le compte de la douleur dentaire, qui me fichait tout en l'air.

Conclusion : les petits désagréments pointent gentiment le bout de leur nez, on a juste l'impression d'être malade, anémique même. Mais c'est largement vivable quand on peut encore manger et dormir ; surtout il ne faut pas contrarier ses gencives, c'est tout.
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Puis vient le troisième mois, et enfin une légère impression de porter quelque chose dans le ventre. Notamment grâce à l'échographie.
Notre premier rendez-vous chez la sage-femme visait surtout à faire connaissance, à parler de notre vie, de notre façon d'envisager la grossesse, tout ça. Elle nous a proposé d'écouter le cœur de notre petit chose, on n'allait pas refuser. Après d'affreux grésillements, on a entendu clairement les battements très rapide d'un petit cœur. Là, bizarrement, tu commences à te dire que si, il y a peut-être un peu de vie à l'intérieur de toi. Une fois sûre qu'on avait bien fécondé un bébé qui pour l'instant semblait vivant, elle nous a proposé de le regarder avec une petite "échographie plaisir" comme elle les appelle, dans la mesure où elle n'est pas habilitée à faire de diagnostique. Une fois encore, on n'allait pas refuser ! Et puis on a vu un petit truc, avec vaguement un abdomen et une tête, qui gigotait déjà comme un fifou ; ce qui m'a carrément bluffé. "Dis-donc, ça bouge beaucoup !", et la sage-femme de répondre "Ça va bouger d'autant plus qu'ils sont deux !". WHAAAAAT ?? Et oui, dans une autre petite poche, juste en-dessous du premier, on a vu sa petite réplique gigoter à son tour. 
Quel traumatisme. Entre douter encore d'être vraiment des futurs parents, parce qu'après tout, c'est complètement fou ! On n'est pas stériles ! On a réussi en quelques mois ! On n'y croit pas ! Et se retrouver futurs parents de jumeaux... C'est effrayant ! On ne va jamais s'en sortir ! C'est quoi cette blague ?
Pour, 24 heures après, voir les choses sous un autre angle : on a trop de bol !!
Enfin voilà venu le moment, une fois sûrs de nous, d'annoncer la bonne nouvelle à nos parents et quelques amis. Tout se passe très bien : on ne s'attendait pas forcément à être très bien reçus avec une telle déclaration, surtout vu notre situation financière. Mais dans l'ensemble, amis et famille sont bien plus heureux pour nous qu'inquiets. Et ça tombe bien, parce qu'à nous deux on est déjà assez flippés, c'est chouette de ne pas trop en rajouter.
Pourtant on déchante quand même assez vite. On a des jumeaux, c'est trop génial. Mais à l'échographie de datation, où les petits sont mesurés, observés sous toutes les coutures, extérieur comme intérieur... on apprend qu'il y a une discordance de taille de plus de 20% entre les deux fœtus. Le lendemain on y retourne, autre échographie pour bien tout revérifier. L'écart est trop important pour que les médecins ne s'inquiètent pas. Et bizarrement ça ne nous rassure pas non plus. Deux semaines après, on retourne faire une échographie (déjà trois en moins d'un mois, alors que les futurs parents d'enfants uniques et "normaux" n'ont que trois échographies durant la grossesse entière), avec peut-être la possibilité de faire une amniocentèse.
La discordance de taille est toujours là ; si elle n'est plus de deux centimètres mais de trois, la discordance resterait la même en pourcentage (de l'ordre de 21%) ce qui est finalement rassurant. L'amniocentèse n'a pas pu être réalisée la semaine dernière, lors de cette dernière échographie, parce que le petit jumeau n'a pas assez de liquide amniotique pour qu'on puisse prendre le risque de lui en ponctionner. Mais on a pu avoir un entretien rassurant avec le chef de service des grossesses pathologiques, et on pratiquera l'amniocentèse le 16 septembre, et sur le plus petit des fœtus uniquement ; ce qui réduit les risques de fausses-couches, tout en nous permettant de déceler une éventuelle anomalie génétique chez ce petit chose, qui pourrait expliquer cette différence de taille. Nous voilà donc bien plus sereins quant à l'idée de passer l'amniocentèse la semaine prochaine.
En plus de bien comprendre que j'étais enceinte, ce troisième mois m'a aussi permis de lever le mystère sur ces fameuses baisses de tension. Maintenant, juste avant elles arrivent des sortes de rots méga-violents : glamour quand tu nous tiens. C'est pas une bête éructation mais un vilain spasme et haut-le-cœur à la fois, accompagné du doux son : BWEEEEURR. Et contrairement à un rot standard, celui-ci est irrépressible. Mais au moins il sert à quelque chose : signaler que j'ai faim. Ou plutôt, qu'on a faim et que je dois manger pour nourrir les vampires que j'héberge. Et si je dénigre l'appel du BWEEEEURR, ça ne va plus : je suis prise de grosse faiblesse, je suis pas loin de défaillir, et si je ne fais rien, voire fais des efforts, c'est fichu je tombe dans les pommes. Ne serait-ce qu'hier après midi, à 16h j'ai eu le malheur de ne manger qu'une banane (pourtant c'est balèze une banane, hyper sucré, vitaminé : consistant et nutritif, que demander de plus ?), du coup, à 18h, gros rototo de la mort et grosse galère pour préparer un bol de Chocapics. Dur de faire le moins de mouvements possibles pour se préparer à manger en étant sûr de ne pas devoir s'allonger par terre avec les jambes en l'air avant d'avoir pu ne serait-ce que goûter une cuillerée de céréales. Dur, vraiment. Heureusement que Qwenn est là pour m'aider et me soutenir au quotidien, parce qu'il y a des jours où c'est pas évident du tout.

Conclusion : on commence à comprendre où notre corps veut en venir, ce qui laisse vraiment entendre qu'on est en train de donner vie à sa progéniture. La première échographie vient nous rassurer (dans la plupart des cas ; nous on a juste pas trop de chance) sur notre état. Et un petit arrondissement du ventre, en tout cas pour les porteuses de jumeaux, commence à apparaître. Mais rien de bien violent.
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Bref, voilà déjà un trimestre de passé. Entre joie d'être bientôt parents et inquiétude quant à la viabilité de l'un des deux petits. Entre emploi du temps surchargé de rendez-vous médicaux et gros moments de tranquillité dans notre nid douillet. Je ne peux pas dire, comme certain(e)s le font que la grossesse renforce l'affection, que nait une nouvelle complicité entre les futurs parents... c'est absolument pas le cas. Je ne veux pas dire que Qwenn ait encore du boulot pour devenir le fiancé parfait mais qu'au contraire, si mon état de femme enceinte le préoccupe, je ne vois pas comment notre relation pourrait encore s'améliorer. C'est vrai quoi : je le dis pas assez mais mon gus, c'est juste le meilleur.

Ha, et ça, c'est mes enfants
(c'est flouté pour des raisons d'anonymat, c'est absolument pas la mise au point qui a foiré)

9 commentaires:

  1. Je suis content de voir que tout se passe bien, malgré les imprévus et les aléas. C'est déjà rassurant que tu sois bien prise en charge, c'est l'essentiel.

    C'est incroyable de constater à quel point toutes les grossesses sont différentes. Une de mes collègue attend son deuxième enfant, et elle n'a quasiment aucun symptôme à part une faim permanente. Une autre, en revanche, est déjà en arrêt maladie parce qu'elle a du mal à tenir debout.

    J'aime bien l'idée de tenir au courant comme ça de l'évolution de ta grossesse, je ne peux pas m'empêcher d'être ému d'une certaine manière alors que pourtant ce n'est PAS DU TOUT mon truc, les enfants - tu sais pourquoi. Je me sens presque investi en lisant tout ça, et je suis également heureux de savoir que ta famille et tes proches te soutiennent.

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    1. Oui, au jour où beaucoup aimeraient se détacher de l'accompagnement "trop" médicalisé de la grossesse et la vivre plus naturelle, plus zen ; je suis très contente d'être aussi bien prise en charge. Bien sûr j'aimerais accoucher par voie basse, sans péridurale, dans une baignoire, accompagnée de la sage-femme qui m'a suivi toute la grossesse et du père des mômes, pouvoir les garder contre moi avant de les voir être embarqués... au lieu de ça je suis presque promise à une césarienne, peut-être même sous anesthésie générale, pour être sûre que les petits iront bien. J'ai clairement besoin de l'hôpital et de tous les docteurs qui se pencheront sur notre cas.
      Je vais essayer de parler de ma grossesse surtout trimestre par trimestre, dans de gros articles "pavés" comme celui-ci pour éviter de saouler les lecteurs/lectrices qui s'en tamponnent un peu ; mais c'est sûr que je ne vais pas pouvoir ne pas en parler.
      Et puis, tu dois bien être le premier à qui j'ai parlé de nos envies de mômes, alors je suis moi-même très touchée que tu te sentes investi à ta façon :)

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  2. Je vais chialer à chaque article grossesse ou comment ça s'passe ?
    T'es toute belle ma Tristelune. Du moins ton petit bidon qui pointe le bout de son nez ;)
    Ton dernier paragraphe m'a tellement émue..
    J'espère que tout se passera bien la semaine prochaine et qu'on t'annoncera que des bonnes nouvelles.
    Gros bisous et.. prend soin de toi.. vous ! ♥

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    1. On ne nous annoncera pas de bonne nouvelle cette semaine ; il faudra attendre encore deux semaines pour savoir si ce sera du bon ou du moins bon... mais au moins l'amniocentèse sera passée mardi et ça fera un stress en moins.
      Et si mon ventre commence à avoir une bonne bouille (pas debout parce qu'on dirait juste un maxi-bourrelet), mon visage est massacré. Je suis absolument effrayante...

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  3. Quel premier trimestre quand même. Toutes les journées qui l'ont composées n'ont pas toujours été facile, j'espère que ça sera plus calme au cours du 2ème. C'est émouvant tout ça.

    Courage et surtout pend soin de toi.

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    1. J'ai peur qu'on aille encore vers des périodes de doutes, d'incertitudes médicales, d'échographies stressantes... mais j'espère plus de sérénité au cours du deuxième semestre, c'est vrai ! :)

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  4. Oh comment ça se fait ? :( Tu fais déjà de l'oedème ?

    Et alors, comment ça s'est passé ? J'ai pensé à toi hier..
    Des bisous pour tenir le coup !

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    1. De l’œdème ? Un rapport avec mon visage ravagé ?
      Normalement non. Mes boutons commencent à s'estomper depuis quelques jours, mais depuis des années c'est comme ça, ils s'en vont et reviennent, sans aucune raison apparente. Mais la grossesse doit vraiment pas aider quoi...
      L'amnio' s'est bien passée, autant que faire se peut en tous cas ; j'en parlerai bientôt :)

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    2. C'est déjà ça alors :)
      Et oui je pensais que ton histoire de visage ravagé avait un rapport avec de l'oedème.

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